Photo de 1945 légendée comme suit par Jean Bataillard
" En 1945, à Colmar Place Rapp, le commandant Henry, commandant la place de Colmar et ses collaborateurs et collaboratrices, à droite de haut en bas : Lieutenant Bataillard Jean, Capitaine Bataillard Victor"
Bataillard Jean , Georges, Ehrhart
né le 01.11.1917 à Colmar. .
Domicilié à Colmar, 20 rue de Soultz jusqu'en 1954
Instituteur, officier de réserve de l’armée française. Décédé le 7 novembre 2007
FORMATION et SERVICE MILITAIRE
1er août 1936 sortie de l’École Normale, puis service militaire
Elève-officier à l’Ecole de l’infanterie et des chars de St Maixent. Aspirant puis sous-lieutenant de réserve (10 avril 1938) d’infanterie de forteresse
Rappelé en août-septembre le 2 septembre1939, chef du bloc 21 de l’ouvrage du Hackenberg. Interprète allemand-français.
Fait prisonnier en juin le 10 juillet 1940. Camp de prisonniers de Spittal an der Drau (Autriche). Libéré en octobre 1940. Libéré en tant qu’Alsacien le 20 novembre 1940.
1940-1944 : UMSCHULUNG
11.12.1940 : affecté à la Volksschule de Guebwiller. L‘arrêté a été établi par la Division de l’éducation, de l’enseignement et de la formation populaire de l’administration civile allemande à Strasbourg (Zivilverwaltung Strassburg, Abteilung Erziehung, Unterricht und Volksbildung)
31.12.1940 : affectation confirmée.
15.04.1941 : affecté au Kreisschulamt Konstanz, avec effet du 21.04.1941
(Indications sur le formulaire : « Sollten Sie noch nicht im Besitze einer gültigen Einreisebewilligung für Baden sein, so haben Sie bei der für sie zuständigen Polizeibehörde unter vorzeigen dieser Anweisung und ihrer Personalausweise (Kennkarte, Reisepass), sofort einen Durchlassschein für die Einreise nach Baden mit einer Gültigkeitsdauer von mindestens 6 Monaten zu beantragen“ „Für die Lehrkräfte kommt ein Umzug bis auf Weiteres nicht in Betracht. (…) Sie erhalten für die Anreise Reisekostenvergütung (Tage- und Übernachtungsgeld) für die anschließenden 7 Tage Beschäftigungsreisegeld.“
Sur l’ordre reçu le 15 avril 1941, il est mentionné que l’enseignant détaché en Bade et contraint à y enseigner devra demander, auprès des services de police, un laisser-passer valable au moins 6 mois, une autorisation d’entrée en Bade. Pour obtenir cette pièce, il devra présenter la pièce d’identité établie par l’administration allemande (Kennkarte, Reisepass). L’enseignant détaché n’aura pas droit à des frais de déménagement mais seulement à des indemnités de voyage (transport et hôtel), ainsi qu’une indemnité d’activité spéciale pour 7 jours.
11.02.42 : affectation à RANDEGG (Landkreis Konstanz/ arrondissement de Constance) : « Diese Zuweisung gilt als Abordnung, nach Teil IX der Dienstreisekostenbestimmungen ». Cette affectation est effectuée dans le cadre d’un détachement, cf. le chapitre 9 concernant les frais de voyage.
15.10. 1942 : affectation à FRIKINGEN, Landkreis Überlingen.
4 03 1943 : Relevé de ses fonctions, actuellement en poste à Frikingen, Lkr Überlingen, à partir du 1.02.1943 « Ohne Dienst-und Versorgungsbezüge », parce qu’il a agi contre les devoirs à l’égard de l’Etat allemand en demandant la nationalité suisse. « Weil er durch die Stellung des Antrags auf die Erlangung der schweizerischen Staatsangehörigkeit seinen auf drei Erklärungen gegebenen Verpflichtungen gegenüber dem deutschen Staate zuwider gehandelt hat.“
Jean Bataillard est relevé de ses fonctions sans traitement parce qu’il a renié le serment d’allégeance à Hitler tenu au moment de son intégration dans l’enseignement allemand (oct. 1940 ou janvier1941)
Une lettre datée du 21.04.1943 du Consulat suisse à Mulhouse adressée à son frère =Viktor Bataillard, Sulzerstrasse 20, Kolmar (rue de Soultz à Colmar) confirme que la famille détient la citoyenneté suisse en plus de la nationalité française depuis le Ier Empire (voir annexe ci-dessous)
"Monsieur,
Le Consulat de Suisse à Mannheim m’informe qu’il est en possession de la confirmation du droit de cité au nom de votre frère, M. Hans Bataillard.
Ce dernier ayant omis, jusqu’à présent, de s’annoncer audit Consulat, je vous serais obligé de m’indiquer son adresse actuelle, afin qu’il puisse être averti.
[…formule de politesse ]
Le Consul de Suisse, p.o . le chancelier"
2/2/45 : Lieutenant, affecté à la place de Colmar
28 juillet 45 : démobilisé
Instituteur, enseigne d'abord à Ingersheim, puis à Sainte Croix-aux-Mines à partir de 1955 jusqu'en 1979. Prend sa retraite à Sainte Croix-aux-Mines où il décède le 7/11/2007.
Annexe : La famille Bataillard détient la citoyenneté suisse
"Après la conquête de la Suisse par Napoléon, vers 1810, Jean-Denis Bataillard notre ancêtre originaire de Porrentruy s'engage dans la Grande Armée. Il participe à la campagne de Russie, et s'y comporte très bien. Il est le héros du livre de Benjamin Vallotton « le sergent Bataillard ». Rentré en mauvaise santé de Russie, il est soigné à Sélestat et se marie avec la fille du pharmacien, où il fait souche.
La nationalité suisse passe de père en fils jusqu'à maintenant (elle passe maintenant également par les filles, (ma fille et sa fille ont également la double nationalité française-suisse).
En 1940, mon père ne savait pas qu'il était double national, sinon il aurait été libéré plus tôt, la Croix-Rouge suisse était passé au camp de prisonniers en demandant s'il y avait des citoyens suisses parmi les prisonniers. Il faut noter aussi qu'il est fait prisonnier le 10 juillet alors que l'armistice avait eu lieu le 22 juin.
Mon père n'aimait pas parler de cette période de guerre.
- il estimait ne pas avoir bien fait son travail dans la Ligne Maginot (mais il n'y pouvait rien)
- officier de l'armée française, il n'avait pas été Malgré-nous comme le frère de ma mère (Lucien Didion) rentré de Tambov dans un état de santé déplorable.
Mon père nous a fait inscrire nos enfants auprès du consulat de Suisse dès leur plus jeune âge. Mon frère Frédéric s'est installé en Suisse.
Jean-Luc Bataillard, fils de Jean Bataillard
SOURCES : AD 68 AL- 084 923
Jean-Luc Bataillard, Molsheim
11-10-2014
© Daniel Morgen, Colmar